mercredi 18 septembre 2019

2019, une nouvelle année se profile, pleine d’interrogations, voire d'inquiétudes.
Et pourtant, il nous faut vivre en harmonie avec notre milieu, notre environnement, notre quotidien.
Le Smartphone prend de plus en plus de place dans notre existence, il nous amène quasiment a ignorer ce ou ceux qui nous entourent. Parler, se parler de vive voix devient rare. Il est plus aisé d’échanger avec celles ou ceux qui sont très éloignés plutôt qu'avec ses propres voisins.
Nous vivons dans une autre époque.
Aussi, je crois bon, voir sain, de partir simplement, avec vélo et sacoches, et d'observer "Le Monde" et "La Vie"qui se déroule autour de nous et en nous, prenons le temps de la rétrospection, mais aussi de l'introspection.
Une vision de mon Père, me revient très souvent. je rentrais d'une matinée de retraite, en vue du renouvellement de ma Communion, et là, je voyais celui ci assis sur le rebord du "timbre", prés de l'écurie, courbé, il pleurait. Ton frère est mort, ILS l'ont tué, vas voir ta mère, Marie.
Le Monde venait de basculer pour nous Tous, plus rien ne serait comme avant.
Le silence envahissait la maison.
La famille, les Voisins, les Amis venaient, entraient, sortaient, essayaient de dire quelques mots de réconfort, mais rien n'y faisait. La Mort avait envahit notre maison, notre vie.
Je ne comprenais pas.
Quelques jours plus tard, nous recevions deux lettres, ou Henri écrivait "ne vous inquiétiez pas, tout va bien" .Horrible.
Son corps fut rapatrié d’Algérie, et inhumé deux mois plus tard.
Des flashs comme delà, il m'en survient très fréquemment.


Très souvent j'ai quelques images qui me reviennent. Une en particulier, lorsqu'un soir que je revenais du collège, (je prenais le car à Bouhet, et matin et soir, je faisais la route en vélo), Henri était venu au devant de moi, avec sa moto, je l'admirais et, nous sommes rentrés ensemble, moi sur mon vélo, accroché à son épaule. Ce n'était probablement pas prudent, mais quelles sensations, quel plaisir. Un moment extraordinaire, qui marque un esprit d'enfant.

Peu de souvenirs de cette vie au Gué d'Alleré persistent. C'est très décousu. Je revois le chai à vin où mon Père entreposait ses barriques de vin. Nous y allions y remplir les bouteilles pour les repas, il y avait toujours sur la table à manger une ou deux bouteilles de vin, même entre les repas, car très souvent dans la matinée, les Hommes venaient prendre un "casse-dalle" ou l’après midi un "tue-vers".
C'était impressionnant de les voir manger, ces différentes pâtissières avec ces énormes tartines de pain de cinq, et les discussions qui allaient avec, très fréquemment des histoires de chasse.

Flora et Clémence, ma grand mère maternelle et sa sœur, qui vivaient toujours avec nous, plus particulièrement après la mort de ma (notre) mère. Elles entretenaient la maison. Le matin elles allumaient la poellonne pour avoir de l'eau chaude, préparaient le café pour toute la journée, puis elles déjeunaient devant un grand bol de café avec beaucoup de chicorée. J'étais réveillé et l'écoute des différents bruits qui me parvenaient m'indiquer qu'il était le moment de descendre de ma chambre pour déjeuner. Un grand bol de chocolat "Poulain" avec des tartines de pain grillées soit devant le feu de la cheminée, soit sur la cuisinière, car tous cela était déjà en fonction.
La journée commençait dans la bonne humeur, puis les hommes et ma mère revenaient des écuries, et alors là, l'ambiance changeait. on parlait fort, s'établissait le travail de la journée.
Moi j'écoutais, j’enregistrais tout ce qui se disait.